mercredi 2 juillet 2008

La médiamétrie n'existe que sur le web

Mohamed Fateh: webmanagercenter. Une fois de plus, l’audience des médias est revenue sur le tapis. Un sujet qui soulève systématiquement des polémiques dans notre pays, pour cause d’informations incomplètes, voire d’opacité totale. Nous avons pourtant deux agences spécialisées qui délivrent des «mesures d’audience», sans pour autant satisfaire tout le monde, nous dit-on.
En ce qui concerne la télévision, nos annonceurs ne sont pas confrontés à un choix cornélien, avec juste deux chaînes qui se disputent les téléspectateurs, trois, si on compte Tunis 21. Pas de quoi rentabiliser le matériel exigé pour évaluer l’audimat de manière plus précise. Si le match Tunis 7 et Hannibal reste suivi de près, il n’y a pas de quoi donner vraiment des insomnies à nos annonceurs, avec un choix aussi restreint.C’est peut-être notre presse écrite qui est dans le collimateur de ceux qui disent vouloir fournir des «informations plus fiables». Sauf qu’en l’occurrence, il s’agit ici d’un cas particulier, proprement tunisien. Et d’ici à ce que les uns et les autres acceptent de fournir les vrais tirages, et les chiffres de leur diffusion… Au final, on doute fort qu’un nouvel intervenant fasse réellement évoluer, à lui tout seul, les «pratiques» en la matière dans notre pays. La transparence à ce niveau impliquerait le bouleversement de «vieilles habitudes» trop bien installées. Reste le web. Et si le Net tunisien ne génère pas (encore) autant de revenus que la télé, il n’en affiche pas moins plus de transparence. Le concept du tiers certificateur a fini par s’imposer, même en Tunisie. Et dans ce cas, difficile de gonfler le nombre de visiteurs. Les outils de XITI, par exemple, permettent de fournir à l’annonceur potentiel des chiffres précis sur la fréquentation du site. Mieux : Google lui-même s’est mis de la partie. Vous avez dit médiamétrie ? Sur Google Trends for WebSites, vous pouvez étudier l’évolution du nombre de visiteurs d’un site (même tunisien) qui vous intéresse, sans même vous adresser directement à son responsable. Plus transparent tu meurs ! Les plus méticuleux des annonceurs, pour être sûrs de bien investir leur budget publicitaire, pourront même comparer un portail à ses concurrents. Le tout gratuitement.Les agences de media planning à deux sous, et autres grands communicateurs autoproclamés se font tout simplement court-circuiter par le géant des moteurs de recherche. Il promet même de piétiner allégrement leurs plates-bandes. Et même des agences internationales aussi (re)connues que ComScore, Nielsen Online (NetRatings.com) tremblent déjà. A cause du Google Ad Planner. C’est un nouvel outil, à la disposition des annonceurs. Il leur présentera le nombre de visiteurs uniques d'un site web en fonction du temps, leur ville, leur sexe, leur niveau d’étude… Et puisqu’il s’agit d’un moteur de recherche, les résultats afficheront aussi les mots-clés liés à ce site. Si ce service n’est pour l’instant disponible qu’aux Etats-Unis, sa généralisation au niveau international constituera à coup sûr une petite révolution dans le monde des médias en ligne.Quid alors de la médiamétrie en Tunisie ? Elle existe déjà, mais uniquement sur le web. Et selon toute vraisemblance, ce n'est pas demain qu'elle sera généralisée.

Aucun commentaire: