mercredi 25 juin 2008

Bassem BOUGUERRA : Un des tunisiens de la Silicon Valley

Réalités : Ils sont dix Tunisiens à travailler dans la Silicon Valley, ce temple de la haute technologie qui compte 6.000 entreprises telles que Yahoo, Cisco, Oracle ou Ebay.
Bassem Bouguerra, jeune ingénieur tunisien de vingt-sept ans travaillant pour le compte du célèbre moteur de recherche Yahoo, a bien voulu nous livrer son point de vue sur des problématiques aussi différentes que celle de notre système éducatif ou l'adaptabilité du concept de la «Silicon Valley» au Monde arabe…

D'abord, comment avez-vous décroché un travail à Yahoo?

Quand je suis venu aux USA, j'ai créé un plan pour ma carrière et j'y ai inclus le souhait de travailler dans une grande entreprise d'informatique à la Silicon Valley. Mon parcours vers Yahoo s'est fait par petites étapes (Baby Steps). Mon premier boulot en Californie était dans un kiosque puis j'ai travaillé comme serveur les nuits et les week-ends pour pouvoir payer mes études qui étaient dispendieuses. Après avoir fini mes études, j'ai décroché des jobs dans de petites boites d'informatique. Mon objectif était de maitriser mon domaine et de construire un CV qui serait mon passeport pour la Silicon Valley. Avant de décrocher mon travail à Yahoo, j'ai travaillé dans une agence interactive à San Francisco et j'ai eu la chance de travailler sur des projets pour de grands clients comme Microsoft, Nike, GAP etc... Et cela m'a permis de contacter plusieurs entreprises à Silicon Valley, y compris Yahoo où je bosse maintenant.

Dans quel domaine travaillez-vous ?
Je travaille dans le domaine interactif, j'utilise plusieurs technologies comme Flash, WPF, et Flex qui ont la côte actuellement.

Avez-vous eu des difficultés pour vous adapter au système de la Silicon Valley?
Le système est très simple et universel : tu as toute la liberté de t'organiser à condition de finir ton projet avec ses directives. D'ailleurs, une grande partie de mes collègues viennent d'autres pays comme l'Inde, la Chine, la France etc… Donc le système a été créé pour des gens qui n'ont pas nécessairement vécu aux USA pour pouvoir s'y adapter.

Quels ont été les principaux challenges que vous avez eu à relever?
Au niveau du travail, il n'y a pas beaucoup de challenges sauf que les produits que je crée doivent avoir une grande qualité et suivre des directives bien précises puisqu'ils seront utilisés par des millions d'utilisateurs.Avez-vous fait l'objet d'une quelconque discrimination à cause de vos origines?Absolument pas, au contraire. Les gens ici sont très chaleureux et ne font pas l'association entre un ingénieur en informatique et un homme caché dans une grotte qui utilise la religion pour justifier ses actions terroristes.

Quelles sont les leçons que vous pouvez tirer de votre travail à la Silicon?
Très simple : si l'on veut on peut ! J'ai rencontré des jeunes ici qui sont multimillionnaires rien que parce qu'ils ont cru en leurs idées et qu'ils ont eu un peu de chance. J'ai aussi appris à bien apprécier mon travail en voyant ces jeunes riches qui travaillent encore tous les jours et mènent une vie très normale, chose qu'on ne trouve pas dans le Monde arabe.

Quels sont les facteurs de réussite du système de la Silicon?
Dans les années 70, la Californie a investi dans l'éducation. Elle a annoncé publiquement qu'elle comptait accueillir tous les jeunes qui désiraient aller à l'Université et qu'elle était prête à les payer pour étudier, au moment où l'éducation était chère dans les autres Etats.Des milliers de jeunes qui étaient impatients d'apprendre ont afflué vers la Californie et ont commencé leurs projets alors qu'ils étaient encore étudiants. Un nouveau phénomène s'est créé à ce moment-là et l'on a vu naître de petites boîtes d'informatique dans la zone de la Silicon Valley, qui sont devenues par la suite des entreprises évaluées à des billions de dollars comme Microsoft, Cisco, Yahoo, Intel etc…Et depuis cette période, la zone de la Silicon Valley est devenue un centre attractif pour tous les jeunes qui ont une idée originale dans le domaine de l'informatique et chaque année on assiste à l'éclosion de plusieurs réussites comme Google, Facebook, Flickr etc…

Ce système est-il adaptable aux pays arabes ?
Pour être franc, je ne crois pas que le Monde arabe peut créer en ce moment une Silicon Valley. Notre seule chance maintenant est de choisir un domaine et de s'y spécialiser. Créer des experts dans ce domaine pour que tous les pays du monde utilisent nos services. Israël a, par exemple, choisi de se concentrer sur le domaine de la Biotechnologie et ils sont maintenant des experts. On doit apprendre de leur expérience. On doit aussi, à mon avis investir dans nos jeunes et en faire les prochains ingénieurs qui ramèneront les grandes entreprises chez nous puisque ces dernières suivent toujours le talent, n'importe où qu'il se trouve.

Avez-vous des remarques à faire sur le système éducatif tunisien?
J'ai poursuivi mes études secondaires en Tunisie, ensuite j'ai fréquenté l'Université tunisienne pendant trois Ils sont dix Tunisiens à travailler dans la Silicon Valley, ce temple de la haute technologie qui compte 6.000 entreprises telles que Yahoo, Cisco, Oracle ou Ebay.Bassem Bouguerra, jeune ingénieur tunisien de vingt-sept ans travaillant pour le compte du célèbre moteur de recherche Yahoo, a bien voulu nous livrer son point de vue sur des problématiques aussi différentes que celle de notre système éducatif ou l'adaptabilité du concept de la «Silicon Valley» au Monde arabe…

D'abord, comment avez-vous décroché un travail à Yahoo?
Quand je suis venu aux USA, j'ai créé un plan pour ma carrière et j'y ai inclus le souhait de travailler dans une grande entreprise d'informatique à la Silicon Valley. Mon parcours vers Yahoo s'est fait par petites étapes (Baby Steps). Mon premier boulot en Californie était dans un kiosque puis j'ai travaillé comme serveur les nuits et les week-ends pour pouvoir payer mes études qui étaient dispendieuses. Après avoir fini mes études, j'ai décroché des jobs dans de petites boites d'informatique. Mon objectif était de maitriser mon domaine et de construire un CV qui serait mon passeport pour la Silicon Valley. Avant de décrocher mon travail à Yahoo, j'ai travaillé dans une agence interactive à San Francisco et j'ai eu la chance de travailler sur des projets pour de grands clients comme Microsoft, Nike, GAP etc... Et cela m'a permis de contacter plusieurs entreprises à Silicon Valley, y compris Yahoo où je bosse maintenant.Dans quel domaine travaillez-vous ?Je travaille dans le domaine interactif, j'utilise plusieurs technologies comme Flash, WPF, et Flex qui ont la côte actuellement.

Avez-vous fait l'objet d'une quelconque discrimination à cause de vos origines?
Absolument pas, au contraire. Les gens ici sont très chaleureux et ne font pas l'association entre un ingénieur en informatique et un homme caché dans une grotte qui utilise la religion pour justifier ses actions terroristes.

Quelles sont les leçons que vous pouvez tirer de votre travail à la Silicon?
Très simple : si l'on veut on peut ! J'ai rencontré des jeunes ici qui sont multimillionnaires rien que parce qu'ils ont cru en leurs idées et qu'ils ont eu un peu de chance. J'ai aussi appris à bien apprécier mon travail en voyant ces jeunes riches qui travaillent encore tous les jours et mènent une vie très normale, chose qu'on ne trouve pas dans le Monde arabe.

Quels sont les facteurs de réussite du système de la Silicon?
Dans les années 70, la Californie a investi dans l'éducation. Elle a annoncé publiquement qu'elle comptait accueillir tous les jeunes qui désiraient aller à l'Université et qu'elle était prête à les payer pour étudier, au moment où l'éducation était chère dans les autres Etats.Des milliers de jeunes qui étaient impatients d'apprendre ont afflué vers la Californie et ont commencé leurs projets alors qu'ils étaient encore étudiants. Un nouveau phénomène s'est créé à ce moment-là et l'on a vu naître de petites boîtes d'informatique dans la zone de la Silicon Valley, qui sont devenues par la suite des entreprises évaluées à des billions de dollars comme Microsoft, Cisco, Yahoo, Intel etc…Et depuis cette période, la zone de la Silicon Valley est devenue un centre attractif pour tous les jeunes qui ont une idée originale dans le domaine de l'informatique et chaque année on assiste à l'éclosion de plusieurs réussites comme Google, Facebook, Flickr etc…

Ce système est-il adaptable aux pays arabes ?
Pour être franc, je ne crois pas que le Monde arabe peut créer en ce moment une Silicon Valley. Notre seule chance maintenant est de choisir un domaine et de s'y spécialiser. Créer des experts dans ce domaine pour que tous les pays du monde utilisent nos services. Israël a, par exemple, choisi de se concentrer sur le domaine de la Biotechnologie et ils sont maintenant des experts. On doit apprendre de leur expérience. On doit aussi, à mon avis investir dans nos jeunes et en faire les prochains ingénieurs qui ramèneront les grandes entreprises chez nous puisque ces dernières suivent toujours le talent, n'importe où qu'il se trouve.

Avez-vous des remarques à faire sur le système éducatif tunisien?
J'ai poursuivi mes études secondaires en Tunisie, ensuite j'ai fréquenté l'Université tunisienne pendant trois ans avant de m'envoler vers les USA où j'ai étudié pendant quatre ans. Et j'ai toujours comparé les deux systèmes. Je crois que notre système doit subir un changement considérable à savoir :

- on doit réduire la théorie et introduire plus de travaux pratiques qui touchent les problèmes réels de l'industrie tunisienne;

- on doit introduire de nouvelles matières comme la logique, la psychologie, l'étude des religions, l'éducation sexuelle pour tous les étudiants dans leurs deux premières années à l'Université ;

- laisser les étudiants choisir le programme qu'ils veulent vraiment étudier. S'ils ont cette liberté, ils excelleront. Si j'étais encore en Tunisie, j'aurais pu avoir une maîtrise en physique bien que je détestais cette matière, mais je n'avais pas le choix… ;

- laisser les étudiants utiliser les laboratoires d'informatique et l'Internet à volonté ;

- les grandes écoles, ici, comme l'Université de Californie à Berkeley, mettent des vidéos de beaucoup de leurs matières en ligne gratuitement. J'encourage les professeurs à les consulter ;

- donner plus de pouvoir aux étudiants et leur permettre de choisir leur emploi du temps et leurs professeurs. A la fin de chaque semestre, ici, tous les étudiants remplissent des formulaires d'évaluation de leurs professeurs et si le professeur ne passe pas l'évaluation, il ne pourra plus demeurer membre de la faculté ;

- laisser le choix aux étudiants de visiter les sites d'Internet qu'ils désirent.

Votre plus beau souvenir à la Silicon?
Mon premier jour à Yahoo était vraiment inoubliable. J'ai rencontré les fondateurs Jerry Yang et David Filo et j'ai apporté avec moi le drapeau tunisien que j'ai accroché dans mon bureau près d'un poster de Sidi Bou Saïd et une petite chicha.

Et votre pire souvenir?
Le jour où Yahoo a décidé de virer 1.000 employés pour des raisons stratégiques. C'était vraiment trop triste de voir des gens qui travaillaient chez Yahoo depuis plus de dix ans partir comme ça sans avoir commis d'erreur. Ils étaient tout simplement malchanceux car ils travaillaient sur des produits qui ne rapportaient pas assez de profit.Propos recueillis par Chiraz BMOn doit , à mon avis investir dans nos jeunes et en faire les prochains ingénieurs qui ramèneront les grandes entreprises chez nous puisque ces dernières suivent toujours le talent, n'importe où qu'il se trouve.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

This article is all mixed up. Isn't there someone who would edit this?? Very confusing!