vendredi 2 mai 2008

Quatre types de collaborateurs anxieux



Le miné : Il se replie sur lui-même, soupire, évoque le passé toujours mieux que le présent, va peu communiquer, mais bougonner, se mouvoir comme en portant une charge… «Il faut arriver à le faire parler, à ce qu'il exprime un peu de sa colère ou de sa souffrance, en lui posant des questions avec tact» , conseille Jean-Louis Muller, directeur à la Cegos. On peut le rassurer en lui expliquant individuellement les évolutions et les méthodes pour y parvenir, et surtout, précise Hélène La¬croix-Sablayrolles, DG de La¬croix & Consultants, mieux vaut éviter de lui dire que tout va changer ! À ménager avec des pincettes, sans trop d'affectif… - Le délirant: A des bouffées paranoïaques, présuppose toutes sortes de choses, parle en sous-entendus, devient cynique, a tendance à agresser, à accuser les autres, à devenir autoritaire à mauvais escient, insultant… «Il a aussi des obsessions qui vont tourner en boucle et comme sous stress ses peurs augmentent, il vérifiera tous les risques, attaquera les autres responsables de tout » , décrypte Hélène Lacroix-Sablayrolles. Pour le détendre, il peut s'agir de frapper fort, de faire soi-même preuve d'autorité ou faire appel à celle de la hiérarchie, qui pourra le renvoyer chez lui méditer un peu s'il devient trop belliqueux, ajoute-t-elle. On peut aussi, sous le feu de ses allusions cyniques, lui demander: «Qu'est-ce qui te fait dire cela?», poursuit Jean-Louis Muller. «Rester factuel en tentant de lui faire cracher le morceau» … - Le speed: Agite les jambes lorsqu'il est assis, prend des rendez-vous qui se chevauchent, zappe des choses importantes, se justifie en disant qu'il est stressé, évoque ses problèmes personnels, devient soupe au lait, désagréable ou soumis, s'autoaccuse, parle à tort et à travers, de façon impénitente… «On le calme en lui demandant de répéter plus lentement ce qu'il vient de dire, en l'invitant à déjeuner tranquille, à deux, alors qu'il n'avale plus que des confiseries depuis trois jours» , dit Jean-Louis Muller. Et ce sera l'occasion de lui rappeler qu'on l'apprécie, qu'il est important, compétent, etc. Car il a besoin de se nourrir des autres, qu'on l'écoute, précise Hélène Lacroix-Sablayrolles. - Le démineur : Ne crise pas facilement et désamorce plutôt le stress des autres. Sous pression, il pourra se réfugier dans l'une des trois façons de stresser précédentes, estime Jean-Louis Muller, tout en n'hésitant pas à faire part de son stress aux autres, ce qui aide. Il est probable aussi qu'il refuse net les accélérations de rythmes, qu'il jugera malsaines pour lui, en disant «oui» à tout, mais en ne faisant rien, poursuit Hélène Lacroix-Sablayrolles. Mieux vaut donc lui proposer de s'arrêter quelques jours pour décompresser, avant qu'il ne le fasse lui-même en se mettant en arrêt de maladie, en cherchant un job ailleurs, etc. Bref, lui apporter des solutions, mais sans le plaindre… lefigaro.fr

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