Contraintes par des enjeux de productivité, de réduction des coûts ou de satisfaction clients, les entreprises doivent aujourd’hui optimiser leurs processus métiers. Au cœur de cette problématique se pose la question de la gestion hybride du papier et de l’électronique, de la dématérialisation des documents et des moyens de paiement, et du pilotage de ces flux d’informations.
Interview de Pascal cochard président du groupe ATHIC par, http://www.actu-cci.com/ : Commerce International.
Depuis début 2008, le groupe ATHIC acteur majeur de la dématérialisation, reconnu comme éditeur-intégrateur de solutions performantes dans le monde des moyens de paiement et documents de gestion, ATHIC a connu depuis son origine un fort développement, en particulier dans le domaine de la banque et de l’assurance.
Commerce International : Quels enjeux motivent l’évolution d’ATHIC et son offre ?
Pascal Cochard : « Depuis quelques mois, nous avons élargi notre offre de dématérialisation – précédemment dédiée aux moyens de paiement – à tout type de documents (dossier client, courrier entrant, factures…). C’est une évolution logique compte tenu de plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’évolution des réglementations sur la traçabilité des flux et des échanges, qui touche le secteur banques et assurances, oblige désormais ces établissements à devoir tracer l’ensemble du circuit des documents et donc à les dématérialiser. D’autre part, nous repensons notre offre autour des processus de dématérialisation engendrés par le projet SEPA (Single Euro Payments Area : espace unique de paiements en euros, ndlr) qui vise à l’harmonisation des moyens de paiement en Europe. Il est évident que le SEPA va engendrer une profonde évolution de la gestion des moyens de paiement et nous sommes prêts à l’accompagner. »
C. I. : Le secteur des banques et des assurances est votre seule cible de clients ?
P. C. : « Historiquement, la banque est notre cœur de cible. Elle le reste avec le secteur de l’assurance. Néanmoins, notre offre concerne toutes les entreprises qui ont à gérer un re-engineering de processus métier ou qui ont des flux de documents à dématérialiser. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons organisé notre approche du marché à travers des “Business Unit” sectorielles – télécoms / utilities, administration / secteur public, commerces / services – venant ainsi compléter notre “BU” historique banques / assurances. Ainsi, nous proposons une offre dédiée et proche des problématiques de ces métiers, qui se décline à partir d’un socle logiciel unique (en matière de gestion des flux et des processus) et de prestations de services associées. C’est véritablement cette modularité et cette agilité pour être au plus près des besoins métiers qui intéressent les entreprises. »
C. I. : ATHIC vient de refondre sa structure, à quels objectifs cela correspond-t-il ?
P. C. : « Au-delà du besoin de coller au métier de nos clients, les contours de la gestion documentaire, de la dématérialisation et du Business Process Management sont complexes à aborder, car cela touche à la refonte des processus et à la maîtrise des flux d’informations et des systèmes, mais aussi à la gestion de l’hybride où cohabitent des documents papier et électroniques. Les entreprises ont besoin de beaucoup plus qu’une solution technique, aussi performante soit-elle. Pour supporter une offre globale, anticiper ces enjeux, ATHIC s’est ainsi structuré autour de 4 pôles complémentaires : un pôle Conseils pour accompagner, en amont, les entreprises dans la définition de leurs projets, ou les aider, en aval, à conduire le changement grâce à des consultants experts ; un pôle Solutions apportant innovation et performance fonctionnelle avec une gamme de progiciels ; un pôle Ingénierie et ITO qui pilote la mise en œuvre des solutions, réalise des développements à façon et propose même de prendre en charge et d’externaliser la maintenance et l’exploitation ; enfin un pôle Services avec des prestations d’externalisation offshore. Tout cela a fait doubler notre masse salariale (160 personnes), nous projetons 35 recrutements d’ici fin 2009 et l’objectif de 30 millions d’euros de chiffres d’affaires. »
C. I. : Quelles valeurs ajoutées les entreprises ont-elles à tirer de vos solutions ?
P. C. : « Depuis son origine, ATHIC a pris des paris importants en termes d’orientation de son offre.Le premier, c’est celui de veiller à une intégration maximale des règles métiers au sein de nos solutions dans le but de proposer des progiciels performants techniquement et fonctionnellement. On ne peut prétendre traiter la dématérialisation de près de 1,5 million de chèques par jour au LCL (Le Crédit Lyonnais), sans un outil orienté métier, parfaitement rôdé et sécurisé pour de tels volumes.Le second pari est celui du respect des exigences de conformité aux cadres réglementaires. L’un des enjeux majeurs de notre époque : les entreprises voient leur responsabilité grandir au regard du respect des normes, des réglementations économiques ou simplement de la loi. Dès lors, la dématérialisation d’un processus documentaire doit garantir une parfaite traçabilité des documents traités et échangés. Mieux encore : les documents numériques obtenus (et qui circulent) doivent impérativement avoir une valeur probatoire, attestant ainsi de votre bonne foi devant un tribunal en cas de différends. ATHIC maîtrise parfaitement ce savoir-faire.Le troisième pari consiste à être en mesure de déployer le plus rapidement possible et cela, à l’échelle de l’organisation d’un grand compte, une solution technique, aussi critique qu’elle soit, et d’en assurer la pleine opérabilité. Grâce à des procédures logistiques, des méthodologies industrialisées et surtout à des équipes scrupuleuses, nous sommes en mesure de gérer des déploiements de plusieurs milliers de sites, comme nous l’avons fait, par exemple, pour la Société générale.Le dernier pari n’est pas des moindres, car il anticipe sur des hypothétiques changements ou souhait d’organisation des clients. Souvent, les projets de dématérialisation de documents démarrent de manière externalisée, à travers des prestataires de services. Cette option est en effet très intéressante pour les clients qui n’ont pas à supporter l’infrastructure et l’investissement techniques nécessaires. Pour autant, après quelques années, il n’est pas rare que les entreprises veuillent ré-internaliser cette solution pour des raisons de contrôle du processus, de supervision ou de choix de gestion différent lors d’un rachat, par exemple. La situation contraire existe aussi d’ailleurs. Cela implique pour la solution exploitée d’être parfaitement réversible, tant dans sa simplicité de mise en œuvre que dans son modèle économique et financier (car tantôt vous consommez un service externalisé, tantôt vous vous équipez d’une solution technique). “In or out” : cette flexibilité existe historiquement chez ATHIC. Aujourd’hui, nous la généralisons à toutes nos offres pour en faire profiter tous nos clients. »
Comment voyez-vous votre développement à l’international ?
P. C. : « Nous sommes déjà présents en Afrique auprès de 12 banques que nous avons équipées en solutions de traitement de chèques. Aujourd’hui, nous réalisons 90 % de notre chiffre d’affaires en France, mais nous visons, à terme, une proportion de 35 % à l’étranger. à cette fin, nous nous appuyons notamment sur notre activité de développement à façon, basée au Maroc et en Chine, et sur notre pôle Services BPO au Maroc. » L’Afrique : un hub stratégique dans le développement d’ATHIC .Dans le cadre d’une politique de développement international maîtrisé, ATHIC fait le choix de capitaliser sur ses expériences africaines et de concentrer la première phase de sa stratégie sur le continent africain. C’est pourquoi, depuis trois ans, le groupe ATHIC évolue dans plusieurs pays africains. Ses solutions sont aujourd’hui implantées dans plus de 10 réseaux bancaires. La plate-forme technique de traitement de flux STARTHIC prend en charge 50 % des chèques du Maroc. Au Togo, dans le cadre du projet SICA-UMOA, l’APBEF (Association professionnelle des banques et établissements financiers) a également choisi la solution de traitements des flux bancaires d’ATHIC. Outre le Maroc et le Togo, ATHIC affiche également des références au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.
Propos recueillis par / interviewed by Alexandre T. Analis
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