Pour cette année encore, la Tunisie se trouve classée dans le «ventre mou» de l’index, là où la position n’est ni bonne ni mauvaise. Une position que la Tunisie occupe depuis quelques années. Dans cet index de la perception de la corruption (ICP) 2008, la Tunisie est classée à la 62ème place sur un ensemble de 180 pays classés, avec un score de 4,4 sur 10. Ce classement, à la même place que la Croatie et le Samoa, lui a été attribué après consultation de la perception de 6 institutionnels dont le Wef, du groupe de la Bad, de l’Economic Intelligence Unit et du Mig notamment. Dans le classement de l’ICP de l’année 2007, la Tunisie ni moins ni mieux lotie. A la 61ème place (sur un total de 179 pays dans le monde) qu’elle occupait avec Cuba et la Pologne, la Tunisie avait toujours un score de 4,2 sur 10. Commentant ce classement pour African Manager dans une interview qui sortira dans une prochaine édition, Peter Eigen co-fondateur de Transparency et président de son comité consultatif, estimait que la Tunisie, pays moderne et en développement, mériterait un meilleur classement. Il est vrai que même si cette corruption existe bien en Tunisie et gangrène encore certains corps constitués, elle ne touche pas les hautes sphères du pouvoir comme c’est le cas dans certains autres pays africain. La Tunisie est d’ailleurs parmi les pays les mieux classés par le Wef même, en matière de gestion des deniers publics. Et si elle existe, la corruption est plutôt du genre que Donal O’Leary de TI Berlin appellera la petite corruption, mais qui n’en est pas moins dangereuse que la grande corruption telle que décrite dans le rapport que TI et la Bad ont consacré cette année à l’eau et aux infrastructures de l’eau et qui tue chaque année des milliers d’enfants en Afrique.
Un résultat mitigé pour l’Afrique.Le commentant, Peter Eigen dit qu’il «n’est pas aussi optimiste qu’avant», surtout pour ce qui concerne l’Afrique. «Je pensais que le Kenya allait être un modèle, mais ceux qui ont essayé de mener la bataille contre la corruption» dans ce pays, «ont fui et ont été poursuivi », dit le co-fondateur de TI. Et ce dernier, tout aussi afro-pessimiste de continuer que «le Nigéria (même s’il a décollé du bas de l’échelle des mauvaises notes) n’est plus l’exemple lumineux qu’on pensait » en matière de lutte contre la corruption. Eigen évoquera quand même quelques exemples de pays africains qui ont fait des progrès comme les Maurices ou encore le Libéria, la Ghana et la Botswana dont il dira qu’il en est fier. «Mais dans l’ensemble, les résultats sont mitigés».
Un pied de nez aux Occidentaux.
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