Insaf. B.businessnews. Le rapport Doing Business 2009 sera rendu public aujourd’hui. Il révèle que la Tunisie s’est hissée au 73ème rang, gagnant huit places dans le classement mondial. Le pays passe, du 81ème au 73ème rang sur un total de 188 pays. La nouvelle a été annoncée, en avant première, par M. Ndiamé Diop, expert principal et Chef du Bureau de la Banque Mondiale et M. Karim Oueld Belayech, membre de l’équipe de Doing Business 2009, en direct de Washington. Aussi, la Tunisie est-elle 73ème au niveau mondial, leader en Afrique du Nord, et bien avant des pays de la région MENA, dont la Jordanie et l’Egypte. Néanmoins, elle se trouve devancée au niveau arabe, par les pays du Golfe et au niveau africain par l’Afrique du Sud.Sur les 10 indicateurs utilisés par les experts de la Banque Mondiale pour mesurer le rythme de progression des réformes engagées par les pays, aux fins d’améliorer l’environnement des affaires, la Tunisie a obtenu un excellent résultat. Elle se trouve ainsi propulser au 73ème rang mondial, au lieu du 81ème, dans le précédent rapport, gagnant huit places au classement mondial. Un résultat satisfaisant, voire remarquable. Néanmoins, il ne faut pas s’arrêter à ce stade. Le monde bouge autour de nous et tous les pays engagent des réformes pour mieux adhérer à la mondialisation. La Tunisie a encore du chemin à faire et davantage de réformes à engager. En une année, entre juin 2007 et juin 2008, la Tunisie aurait, au regard du rapport Doing Business 2009, engagé des réformes efficaces pour l’amélioration de l’environnement des affaires et la facilitation du business. Ces réformes lui ont valu d’avancer de huit places dans le classement mondial, passant du 81ème au 73ème rang. Un résultat assez intéressant, comme l’a souligné Ndiamé Diop, expert principal et Chef du Bureau de la Banque Mondiale, deux heures seulement après la communication des résultats à Washington. La Tunisie a, indiquent les experts de la Banque Mondiale, participant à l’élaboration du rapport "Doing Business 2009", enregistré des résultats positifs et obtenu de bonnes notes au niveau de la plupart des indicateurs utilisés pour évaluer le rythme, l’efficacité et la performance des réformes engagées dans 188 pays du monde. A l’exception de deux indicateurs où la Tunisie aurait accusé un recul au niveau de sa performance, à savoir l’enregistrement des propriétés et le commerce transfrontalier, tous les autres indicateurs sont au vert. Il s’agit notamment des indicateurs relatifs à l’avancée des réformes au niveau de la création d’entreprises avec un capital minimum. Une opportunité rendue possible grâce aux différentes réformes introduites par la loi sur l’initiative économique. Autre indicateur significatif : le renforcement de la protection des investisseurs, à travers notamment la possibilité offerte aux petits actionnaires de saisir le juge des référés en cas de problèmes. Par ailleurs, au regard du rapport Doing Business 2009, la Tunisie a réalisé des avancées remarquables à travers l’introduction des réformes relatives à la facilitation des procédures de paiements de taxes, l’introduction du paiement virtuel et d’une plus grande transparence dans les relations créditeurs/débiteurs et surtout le renforcement de la protection des créditeurs, suite à la création d’une Centrale d’Informations auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), permettant aux créditeurs d’obtenir des informations complètes sur l’historique des débiteurs. Au niveau des deux indicateurs dévalorisants, la Tunisie s’est vu reléguée à des rangs inférieurs. Il s’agit d’abord, d’une détérioration au niveau de l’indicateur "commerce transfrontalier", où, la création d’une brigade spéciale au niveau des Ports, pour le renforcement de la sécurité a retardé le dédouanement des marchandises qui se traduit par une perte de temps et des coûts supplémentaires.. Néanmoins, M. Diop a fait remarquer que s’il est vrai que sous l’angle de la facilitation du commerce, la nouvelle brigade constitue une entrave au développement des échanges, surtout pour un pays inscrit dans une économie libérale et qui met tout en œuvre pour intégrer la mondialisation, il n’en demeure pas moins, que sous un angle sécuritaire, la brigade s’avère indispensable. Ensuite, l’indicateur, "enregistrement de la propriété", mal noté par l’équipe de Doing Business 2009, a placé la Tunisie au 66ème rang, contre le 55ème rang, dans le rapport de l’année précédente. De son côté, Karim Oueld Belayech estime que la Tunisie a, au niveau des indicateurs légaux dont la protection des investisseurs, gagné des points et amélioré son classement mondial. Par contre, au niveau de l’embauche, elle est classée 113ème, sur un total de 188 pays. Et, à son sens, l’amélioration de classement dépend entre autres, d’une meilleure flexibilité des règles et de la législation de l’emploi en Tunisie. Quoi qu’il en soit, la Tunisie confirme sa position de leader en Afrique du Nord, en termes de la dynamique et du rythme des réformes engagées. Elle se trouve, par ailleurs, mieux classée que la Jordanie et l’Egypte. Néanmoins, elle est devancée par les pays du Golfe, notamment le Qatar et le Koweït, ( introduit pour la première fois dans le rapport), par les Emirats Arabes Unies, Oman, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn. Et à l’échelle africaine, la Tunisie se trouve derrière l’Afrique du Sud, l’Ile Maurice, au niveau de la performance des réformes. S’agissant des réformes dans le monde, 239 initiatives ont été engagées dans les pays couverts par le rapport "Doing business", dont 90%, au niveau des pays de l’Europe de l’Est. En Afrique, c’est le Sénégal et le Burkina-faso qui sont classés au top 25 des pays réformateurs. Comparée aux pays de l’Europe de l’Est, ses principaux concurrents sur le marché européen, la Tunisie a encore du chemin à parcourir côté réformes. Car, des pays comme la Turquie, la Bulgarie ou encore la Roumanie, sont loin devant la Tunisie, à ce niveau là. Doing Business 2009 est un rapport mondial qui reflète les performances des pays ayant engagées des réformes. C’est aussi un document qui permet aux pays de s’auto évaluer et d’aller de l’avant sur le chemin des réformes.
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