N.B:Businessnews.Le plus grand événement des opérateurs GSM du monde arabe, le GSM Arab World, a ouvert ses travaux mardi 17 juin 2008 et se poursuivra jusqu’au 19 de ce mois. 29 opérateurs prennent part à cette 33ème édition, ce qui constitue un véritable record.
Au menu de ces travaux : la régulation, le roaming, les échanges d’expériences et de technologies, etc.
Au vu du grand retard qu’il accuse, du nombre actuel des abonnements et des taux de pénétration des uns et des autres, le GSM du monde arabe a de beaux jours devant lui et une belle croissance qui l’attend.
Alors qu’un très bon nombre de pays européens ont un taux de pénétration du GSM supérieur à 100%, on compte au moins 16 pays arabes ayant un taux de pénétration inférieur à 70%. Sur les 22 pays arabes, en effet, seuls trois ont un taux supérieur à 100%. Très peu à une époque où certains pays sont déjà à la troisième génération de la téléphonie mobile (3G) et où le monde arabe traîne encore loin derrière. Son GSM, d’ailleurs, ne sert qu’à transmettre la voix et le SMS. Les données échangées par mobile sont quasiment une illustre inconnue pour l’écrasante majorité des 150 millions d’utilisateurs de la région. Ne parlons pas de la télévision sur mobile et encore moins son utilisation comme outil de paiement.
Cet aspect et bien d’autres sont actuellement au menu des workshops du GSM Arabworld auquel participent, du 17 au 19 juin à Hammamet, 29 opérateurs du monde arabe. Sur la cinquantaine d’opérateurs que compte la région, le taux de participation est le plus élevé jamais enregistré lors des 32 précédentes éditions.
Ouvrant les travaux de cette rencontre, Ahmed Mahjoub, PDG de Tunisie Telecom, s’est montré très conscient et au fait de l’évolution du secteur dans le monde et des défis qui l’attendent, tout comme les cinq CEO présents dans la salle.
L’évolution a été fantastique ces dernières années et elle le sera encore davantage dans les toutes prochaines. « Nous comptons trois milliards d’utilisateurs aujourd’hui, contre 800 millions en 2002 », rappelle Mahjoub avant de dresser une panoplie de services susceptibles d’être exploités dans un réseau mobile.
La Tunisie n’a d’ailleurs pas à rougir de son taux de pénétration de 80% (8 millions d’utilisateurs) et des différentes fonctionnalités du mobile. C’est El Hadj Gley, ministre des Technologies de la Communication, qui le rappelle d’ailleurs (utilisation du SMS pour l’orientation universitaire, les résultats des différents examens, etc).
« Le secteur, qui représente 9% du PIB et vise les 13% en 2011, est pour l’Etat tunisien une priorité, dira le ministre. Nous lui avons d’ailleurs toujours accordé la priorité d’où le classement de la Tunisie dans le rapport de Davos comme 1ère en Afrique, 3ème parmi les pays arabes et 35ème dans le monde. Nous comptons asseoir cet acquis et continuer de l’avant. »
Si la Tunisie a enregistré de telles avancées, elle compte bien partager son expérience avec les autres pays de la région.
L’Organisation arabe des TICs (AICTO) y sera certainement d’un grand secours. Khedija Ghariani, secrétaire générale de cette organisation, l’a bien affirmé en présentant l’AICTO, ses prérogatives, son plan d’action, etc.
Abordant la réalité du secteur dans le monde arabe, Bisher Mouhanna, président du GSM Arab World a affirmé que la région compte, au 31 mars 2008, quelque 150 millions d’abonnés. Nombre appelé à croître à 200 millions à la fin de cette année.
M. Mouhanna, dont l’organisation compte 50 opérateurs originaires de 22 pays, s’est montré confiant quant à l’avenir dès lors que les opérateurs acceptent de jouer le jeu avec, notamment, la réduction des prix d’accès.
« Il existe actuellement 1,5 milliard de personnes ne pouvant pas accéder à un GSM. Il est impératif que les opérateurs les englobent dans leur parc », invite-t-il.
Le monde arabe, pour sa part, se doit également de jouer le jeu avec une amélioration de la qualité, une migration vers la 3G et une plus grande ouverture et autant de libéralisation. Le monde arabe compte entre deux et trois opérateurs par pays alors qu’on observe, dans le monde, plusieurs pays ayant plus de quatre opérateurs. « J’appelle vraiment à la libéralisation et à l’ouverture. C’est cette libéralisation qui va booster le secteur et qui aura un inévitable impact positif sur l’économie de tout le pays, l’emploi, la pénétration du mobile dans le milieu rural, etc. »
Bisher Mouhanna abordera également le sujet des disparités observées actuellement entre les pays arabes. En termes de taux de pénétration d’abord (certains pays ont encore un taux avoisinant les 15% et d'autres sont à 140%), mais aussi en termes de revenus par usager qui dépassent les 70 dollars dans certains pays du Golfe (14,5 en Tunisie).
Autant de points qui font que certains pays arabes sont à un niveau proche des pays développés en termes de pénétration et d'utilisation du mobile, alors que d'autres traînent loin derrière. C'est ce fossé que le GSM Arab World essaiera de réduire lors des travaux de Hammamet.
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