vendredi 19 septembre 2008

Le paradoxe sfaxien


Quoiqu’elle constitue la deuxième ville et région de la Tunisie avec 1 million d’habitants, derrière la métropole Tunis, Sfax continue à souffrir de certaines carences, que ce soit au niveau de l’infrastructure des transports ou la léthargie de son aéroport international Sfax-Thyna.
On évoque le retard de l’ouverture de l’autoroute Msaken-Sfax, axe routier très attendu par les habitants du sud tunisien. L’aéroport, pour sa part, malgré un investissement de 29 millions de DT, n’assure que des vols épisodiques et continue à être largué au second plan par l’aéroport de Skanes-Monastir.
Pour évaluer le poids de Sfax dans l’économie tunisienne, il suffit de regarder certains chiffres, la région assure 90 % des exportations tunisiennes de triple superphosphate et de 45 % des l’huile d’olive de la Tunisie.
Coté production, Sfax assure 80 % de la production de gaz naturel de la Tunisie, 25 % de la production de pétrole, 25 % de la prise totale de pêche, 10 % de la production laitière devenant ainsi paradoxalement la première région productive de lait devant les villes du nord de la Tunisie.
45 % de la production nationale des œufs est l’œuvre de Sfax, 13 % de la production des amendes et enfin 33 % de la production de l’huile d’olive, avec 290.000 tonnes pour la campagne 2006-2007.
Première région agricole productrice en Tunisie et deuxième région industrielle, Sfax ne présente pas pour son visiteur le visage d’une ville prospère, mais plutôt d’une ville pauvre, sale, dont la circulation est un vrai calvaire et qui souffre de la pollution de sa mer et de son air et aussi d’une activité culturelle très limitée.
Son stade de football qui a une capacité de 12.000 places est très limité, plus petit que celui de Tunis, Sousse, Monastir, et même Bizerte. Pour un club présent depuis 80 ans dans le paysage footballistique en Tunisie.
La radio régionale n’est pas disponible sur internet et n’est plus écoutable au-delà de 80 Km de la ville de Sfax, elle est dépassée par les radios de Tataouine, le Kef ou Monastir plus récents et mieux équipés.
Heureusement que depuis la dernière visite du Président Zine El Abidine Ben Ali, beaucoup d’initiatives ont été prises.
En fait, le Président de la République a débloqué d’importants investissements de 2 milliards 118 millions de DT, ainsi que l’adoption de programmes et mesures pour encourager l’initiative privée et développer l’exportation et la production.
Le onzième plan permet à la ville de rejouer un rôle économique majeur où même un stade de football de 30.000 places sera construit, permettant à la ville de retrouver sa place sur l’échiquier économique de la Tunisie moderne

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