mercredi 24 septembre 2008

Transparency International, nouvel index de la perception de la corruption 2008,La Tunisie : Ni bon ni mauvais.


Africanmanager.Une fois n’est pas coutume et profitant de la présence de la Bad en Tunisie qui y a consacré tout un rapport spécial, Transparency International a lancé son nouvel index de la perception de la corruption pour l’année 2008, à partir de Tunis. Cet indice annuel, classe 180 pays sur une échelle de 10 (pas de corruption du tout) à 0 (grande corruption) et donne la perception qu’ont les autres du degré de corruption qui existe dans le pays. La notation qui donne cette perception est généralement faite par des sources institutionnelles telles que la Bad, la Banque Mondiale, Freedom House, le World Economic Forum (Wef) ou le Merchant International Group (Mig).

La Tunisie : Ni bon ni mauvais.

Pour cette année encore, la Tunisie se trouve classée dans le «ventre mou» de l’index, là où la position n’est ni bonne ni mauvaise. Une position que la Tunisie occupe depuis quelques années. Dans cet index de la perception de la corruption (ICP) 2008, la Tunisie est classée à la 62ème place sur un ensemble de 180 pays classés, avec un score de 4,4 sur 10. Ce classement, à la même place que la Croatie et le Samoa, lui a été attribué après consultation de la perception de 6 institutionnels dont le Wef, du groupe de la Bad, de l’Economic Intelligence Unit et du Mig notamment. Dans le classement de l’ICP de l’année 2007, la Tunisie ni moins ni mieux lotie. A la 61ème place (sur un total de 179 pays dans le monde) qu’elle occupait avec Cuba et la Pologne, la Tunisie avait toujours un score de 4,2 sur 10. Commentant ce classement pour African Manager dans une interview qui sortira dans une prochaine édition, Peter Eigen co-fondateur de Transparency et président de son comité consultatif, estimait que la Tunisie, pays moderne et en développement, mériterait un meilleur classement. Il est vrai que même si cette corruption existe bien en Tunisie et gangrène encore certains corps constitués, elle ne touche pas les hautes sphères du pouvoir comme c’est le cas dans certains autres pays africain. La Tunisie est d’ailleurs parmi les pays les mieux classés par le Wef même, en matière de gestion des deniers publics. Et si elle existe, la corruption est plutôt du genre que Donal O’Leary de TI Berlin appellera la petite corruption, mais qui n’en est pas moins dangereuse que la grande corruption telle que décrite dans le rapport que TI et la Bad ont consacré cette année à l’eau et aux infrastructures de l’eau et qui tue chaque année des milliers d’enfants en Afrique.

Un résultat mitigé pour l’Afrique.

«Avec la Somalie et l’Irak perçus comme les pays les plus corrompus, l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2008 de Transparency International, publié hier en même temps à Berlin et à Tunis, met en évidence le cercle vicieux liant pauvreté, faillite des institutions et corruption. Les pays développés ne sont pas en reste. Les mauvaises performances dans l’IPC 2008 de certains pays industrialisés indiquent que les mécanismes de contrôle ne sont pas non plus infaillibles dans les pays riches».
Le commentant, Peter Eigen dit qu’il «n’est pas aussi optimiste qu’avant», surtout pour ce qui concerne l’Afrique. «Je pensais que le Kenya allait être un modèle, mais ceux qui ont essayé de mener la bataille contre la corruption» dans ce pays, «ont fui et ont été poursuivi », dit le co-fondateur de TI. Et ce dernier, tout aussi afro-pessimiste de continuer que «le Nigéria (même s’il a décollé du bas de l’échelle des mauvaises notes) n’est plus l’exemple lumineux qu’on pensait » en matière de lutte contre la corruption. Eigen évoquera quand même quelques exemples de pays africains qui ont fait des progrès comme les Maurices ou encore le Libéria, la Ghana et la Botswana dont il dira qu’il en est fier. «Mais dans l’ensemble, les résultats sont mitigés».

Un pied de nez aux Occidentaux.

On retiendra pourtant cette phrase de Peter Eigen, lors de sa conférence de presse et en réponse à une question sur l’absence d’un Index et d’un classement des corrupteurs, lorsqu’il dit que «les pays occidentaux sont mal placés pour critiquer les autres, compte tenu des pratiques de leurs compagnies». Le Président du Comité consultatif de TI, ne cachera pas en effet le lien direct entre corruption et corrupteurs occidentaux. Il dira pourtant qu’établir un classement de ces compagnies, comme il l’est fait actuellement pour les Etats perçus comme corrompus, est très cher » !! Il est certes moins cher d’étaler les Etats africains que les grandes compagnies corruptrices internationales.

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